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Stefan Hejdrowski, compositeur et étudiant. D'un art à l'autre


Photo Jean-Michel Bourdoux

Depuis un peu plus d'un an, la Faculté de Philosophie et Lettres compte parmi ses étudiants un jeune compositeur de musique contemporaine dont le talent est déjà bien reconnu dans le milieu : Stefan Hejdrowski.

C

es dernières semaines se sont révélées très productives pour lui, puisqu'il a écrit une pièce pour violoncelle, Parcae, créée en octobre par Benjamin Glorieux aux Concerts de Midi, puis quatre pièces pour piano, violon, guitare et ensemble, commandées par le Festival Musica Intima, pour une soirée spéciale consacrée à la découverte de son univers. Parallèlement, sur commande du Festival Ars Musica, il compose Festina Lente, pour piano, violoncelle et deux circassiens. Il enregistre aussi L'Atelier de Sisyphe avec François Couvreur pour le CD New sounds of guitar(s) (Label Azur Classical). Et Ça balance Classique édite en disque l'enregistrement des œuvres primées ces trois derniers années... Autant de bonnes raisons d'entrer dans son univers particulier.

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Stefan Hejdrowski, aux Concerts de Midi, le 26 octobre 2017, après la création de sa pièce Parcae, ULiège. Photo Jean-Michel Bourdoux

À propos de sa pièce Festina lente, pour piano et violoncelle, qui a été créée le 21 novembre dernier à Bruxelles, Stefan Hejdrowski écrit que « les deux instruments sont idéals pour travailler sur le geste » car le déplacement horizontal des mains sur le piano répond à l’évolution verticale de la main sur le manche du violoncelle. « Il en résulte une finesse géométrique comme les croisements de lignes sur un tableau de Mondrian. »

Un univers musical en quête d'autres arts

Stefan Hejdrowski est compositeur. La musique, pour lui, c’est visuel, comme un tableau. Il y convoque aussi beaucoup le corps du musicien. C’est pour cela qu’il aime explorer la fragilité d’un son extrêmement ténu, qui invite le public à se concentrer sur les mouvements des instrumentistes, allant même jusqu'à écrire des sons qui doivent être joués en silence.

Titulaire d’un master en composition du Conservatoire royal de Liège, Stefan Hejdrowski s’est inscrit à l’Université de Liège pour un master en Histoire de l’art, avec pour projet d’enrichir sa musique des autres arts. Intéressé en particulier par l’art abstrait, mais aussi par la poésie, le théâtre, la danse, il cherche à découvrir toujours de nouvelles expressions, de nouvelles émotions, qui peuvent nourrir son inspiration.

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Youtube

Stefan Hejdrowski, étudiant et compositeur : Portrait

Rencontre dans les locaux universitaires, au Conservatoire et à l'occasion de la création de Parcae, aux Concerts de Midi, 26 octobre 2017.

Un début de carrière prometteur

À 24 ans, Stefan a déjà un joli parcours de compositeur. Depuis  2011, de nombreuses œuvres sont jouées au Festival international Ars Musica (Bruxelles, 2012, 2016, 2017), au Week-end du Clavier Contemporain (Paris, 2013), au Festival Images Sonores (Liège, 2014 et 2015) ou encore à la Music Biennale Zagreb (2017). Mais il apprécie aussi écrire pour ses amis musiciens et participer à des projets liégeois comme le concert-hommage à François Jacqmin (ULiège, 2015) ou à Jacques Izoard (Liège, 2016).

L’année 2016 est toute particulière dans sa jeune carrière. Alors qu’il est encore étudiant au Conservatoire, il reçoit une commande de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Sa toute première œuvre pour orchestre, intitulée Eanna – du nom d’un temple de Palmyre détruit par Daech -  sera jouée à la Salle philharmonique sous la direction de Christian Arming. La même année, il compose Deux leçons d'hiver, pour baryton, alto et violoncelle et remporte le prix Ça balance Classique qui consacre un compositeur de musique contemporaine de la Fédération Wallonie Bruxelles, ce qui lui permettra de faire jouer une œuvre en concert, mais aussi d’enregistrer en studio professionnel.

Aujourd’hui, Stefan Hejdrowski partage son temps entre les cours universitaires, les prémices d’un mémoire sur l’art sonore, l’encadrement d’étudiants en composition au Conservatoire, et bien sûr la composition de nouvelles œuvres, au gré des commandes. Sur une grande feuille de papier, avec un crayon et une gomme, il trace des plans et des graphiques, qui l’inspirent pour créer la partition. La musique, c’est visuel.

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