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dations. Or, ces modèles de calcul n’existent pas pour la Région wallonne. Nous avons donc dû en importer pour établir des analyses comparatives qui sont restées limitées, notamment à cause de leur manque d’adaptation à nos spécificités. Dans ce contexte, la visite de la Pr Molinari augure des perspectives de collaborations enthousias- mantes, comme l’échange d’étudiants, le développement de projets communs et la transposition de ses modèles aux bassins versants de Wallonie. » CRÉATION DE CONNAISSANCES ET VULGARISATION En parallèle à son activité académique, Daniela Molinari considère l’information et l’enseignement comme des clés de voûte de la gestion des risques de catastrophes naturelles. Si Flood-IMPAT+ a pu voir le jour grâce à une attente des pou- voirs publics, très impliqués de l’échelle provinciale à l’échelle européenne, la chercheuse déplore un manque de connais- sances et de moyens au niveau municipal. Dans d’autres registres, elle organise de nombreuses activités ludiques et s’essaye à la vulgarisation avec les enfants et les citoyens. « Nombreux sont ceux qui pensent que lorsque des mesures ont été prises, ils sont à l’abri. Mais le risque zéro n’existe pas. Nous développons des méthodes qui visent à les en informer. Nous mettons en place des maquettes et des jeux de rôles, notamment, avec des cartes interactives et des mesures de prévention à choisir en fonction des moyens d’une ville et des besoins de chacun. Nous répertorions aussi des gestes simples, des comportements à adopter en cas d’inondation. Lors de ces activités, on ressent une envie forte chez les citoyens d’apprendre et de collaborer, et je suis persuadée qu’il y a une grande importance à aller vers une gestion des risques plus participative. Cela commence par un travail d’information. Plus largement, l’évolution de ces connaissances doit pouvoir ruisseler dans d’autres sec- teurs, influencer l’aménagement du territoire, l’architecture, favoriser l’utilisation de matériaux plus perméables ou l’im- plantation de réservoirs qui vont ralentir les vitesses d’écou- lement des eaux et éviter des coûts gigantesques, que nous pouvons évaluer aujourd’hui. Ces pratiques évoluent, mais trop lentement et de manière trop sporadique. Et beaucoup de connaissances restent clandestines. Si nous appliquions ne serait-ce que 10% des connaissances accumulées ces dernières années, l’optimisation de la gestion des inonda- tions serait fulgurante. » Le groupe de recherche HECE a récemment publié dans le journal Scientific Data une base de données issue de trois années de mesures effectuées en laboratoire sur des simulations de ruptures de digues fluviales et leurs conséquences sur le risque d’inondation. * Ismail Rifai,Kamal El kadi Abderrezzak,Sébastien Erpicum, Pierre Archambeau, Damien Violeau, Michel Pirotton & Benjamin Dewals, Flow and detailed 3D morphodynamic data from laboratory experiments of fluvial dike breaching, Scientific data , 6, 2019 HECE, www.hece.ulg.ac.be/cms/ Sorties de presse HECE Crue de l’Ourthe (2011) 52 septembre-décembre 2019 / 274 ULiège www.uliege.be/LQJ 53 omni sciences l’invitée s Marcel Otte L’audace de Sapiens. Comment l’humanité s’est constituée Odile Jacob, Paris, avril 2018 La fulgurance de l’expansion d’ Ho- mo sapiens sur toute la Terre ne peut s’expliquer que par son audace, son imagination et sa quête d’autonomie. Par l’action de sa pensée, l’homme a en effet défié les contraintes environ- nementales et les lois biologiques : il a acquis la bipédie, le contrôle du feu, élaboré des récits mythiques et des pratiques rituelles. C’est la thèse du Pr Marcel Otte qui estime qu’il est temps de réinjecter intelligence, responsabilité et lucidité dans la lecture de cette pro- digieuse aventure humaine. Marcel Otte est professeur émérite de Préhistoire à l’ULiège. Spécialiste des échanges culturels durant le Paléolithique, il dirige des fouilles en Europe et Asie et est l’auteur de nom- breux ouvrages de référence. s Dick Tomasovic Batman, une légende urbaine Les Impress i ons nouve l l es , Bruxelles, avril 2019 C’est l’un des super-héros de la maison d’édition DC Comics : Batman, surnom- mé l’homme chauve-souris, le justicier masqué ou le chevalier noir, est une prodigieuse construction fantasma- gorique. Depuis sa naissance en 1939 sous la plume de Bill Finger et le crayon de Bob Kane, ce héros de bande des- sinée force le respect tant il a supporté les innombrables requalifications, tour à tour justicier violent contre les armes létales, hors-la-loi collaborant avec la police, super-héros sans pouvoir, etc. Batman n’a ni costume coloré ni grands idéaux. Il veut juste poursuivre les crimi- nels, en mémoire d’un petit garçon. Dick Tomasovic est professeur à l’ULiège en études cinématographiques. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le cinéma. s Rachel Brahy S’engager dans un atelier-théâtre. À la recherche du sens de l’expé- rience Éditions du Cerisier, Mons, 2019 L’ouvrage, basé sur une étude ethno- graphique d’ateliers de théâtre-action, présente les réalisations et les pratiques d’animation associées. Il décrit les modalités d’engagement et les dyna- miques de mises en partage. Il interroge aussi les dimensions critiques et poli- tiques de l’atelier-théâtre. Coordinatrice scientifique de la Maison des sciences de l’homme (MSH), Rachel Brahy est aussi maître de conférences et chercheure à la faculté des Sciences sociales.

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