Décès

Hommage à Agnès Varda

La réalisatrice de la Nouvelle Vague avait reçu les insignes de docteure honoris causa de l’Université de Liège en 2010.


In Institution Culture

Lors de la rentrée académique de septembre 2010, l’ULiège a eu la grande chance de recevoir Agnès Varda, pour lui remettre les insignes de docteure honoris causa, aux côtés de Pierre Alechinsky, Victor Burgin, Santiago Calatrava, William Klein, Jacques Perrin, Bill Viola. L’Université saluait en elle une des figures majeures de l’art contemporain, dont l’œuvre singulière nourrit des recherches scientifiques et s’invite régulièrement dans l’enseignement

Quoiqu'elle se défendait d’appartenir à aucune « chapelle », Agnès Varda, a souvent été présentée comme l'une des réalisatrices de la Nouvelle Vague. Cette réputation trouve largement son origine dans son premier long métrage en 1955, La Pointe Courte (avec Alain Resnais comme monteur et Philippe Noiret et Silvia Monfort comme acteurs) qui, malgré des moyens modestes, a insufflé un esprit nouveau au monde du cinéma français de l'époque, par son ton et son audace esthétique. Varda a rapidement créé son univers propre, animée par son envie d'explorer les dessous de la société et d'aller à la rencontre des gens, de ses personnages, avec simplicité, sensibilité, pudeur et parfois humour. Son œuvre explore des thèmes comme l’identité féminine, la découverte de soi, l’ouverture au monde, mais aussi l’exclusion sociale, la déchéance…

Sa filmographie comporte plus d'une quarantaine de longs et courts métrages, de films documentaires, parmi lesquels plusieurs jalonnent une carrière d'une exceptionnelle fécondité, récompensée en 2002 par le Prix René Clair de l'Académie française et en 2009 par le Prix Henri-Langlois : Cléo de 5 à 7 (1962) qui, par sa forme fraîche et novatrice, deviendra un classique ; Le Bonheur (1965), variation sur l'impossibilité du triangle amoureux, Prix Louis Delluc également récompensé à Berlin ; Sans toit ni loi (1985), son grand film sur l'errance qui révèle Sandrine Bonnaire et obtiendra le Lion d'or à Venise ; Jane B. par Agnès V. (1987) et Kung-fu master ! (1987), deux projets avec et sur Jane Birkin ; Jacquot de Nantes (1991), Les Demoiselles ont eu 25 ans (1993) et L'Univers de Jacques Demy (1995), trois films à la mémoire de son mari défunt, le réalisateur Jacques Demy ; Les Glaneurs et la Glaneuse (2000), documentaire à la rencontre des chiffonniers tourné caméra numérique à l'épaule, technique qui l'aide à approcher et à montrer « l'intelligence des pauvres, sans pitié ni misérabilisme ».

À près de 80 ans, Varda a réalisé Les plages d'Agnès, un autoportrait en forme de kaléidoscope qui poursuit sur le mode cinématographique le travail d'écriture de soi initié par la réalisatrice dans son ouvrage Varda par Agnès (1994). L'autoportrait qu'elle propose ainsi est fragmentaire et quelque peu décousu, à l'image de la mémoire qui s'étiole au fil des ans et revient par bribes (César du meilleur film documentaire)…

 

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Youtube

Table ronde à l'ULiège, avec Agnès Varda

En septembre 2010, Agnès Varda a participé à une table ronde avec Victor Burgin à l'Université de Liège (images d'archive)

 

Voir aussi : Agnès Varda, réalisatrice, photographe (archive Culture 2010)

 

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