Les perturbateurs endocriniens (PE), enjeux de grandes controverses, sont des substances chimiques, extérieures au corps, capables d’altérer la fonction des hormones, même à doses très faibles. On peut estimer que plus de 10 000 substances chimiques sont des perturbateurs endocriniens. Il est donc urgent de mettre en place l’information du citoyen, de sorte qu'il puisse agir pour diminuer son exposition. C'est l'ambition de cet ouvrage qui présente la problématique et répond avec clarté à toutes les questions qu'on peut se poser.

On connaît 100 000 substances chimiques dont 10 000 sont probablement des perturbateurs endocriniens. Ce sont principalement des pesticides et des composés plastiques. En se fixant aux récepteurs des hormones naturelles, ils peuvent bloquer leur action, ou au contraire la provoquer de manière inopportune.

Il a été démontré que même les doses très faibles, annoncées comme non dangereuses, ont un effet. De plus, il est important de prendre compte les mélanges de ces substances car de nombreuses études ont très bien montré que l’accumulation de différentes substances, chacune à des doses très faibles, va altérer le système hormonal.

Sans surprise, ce sont les fœtus et les enfants en bas-âge qui sont les plus sensibles. On considère généralement qu’un fœtus a déjà été exposé à une centaine de substances pendant sa vie intra-utérine. On constate que la puberté commence de plus en plus tôt, ce qu'on ne peut pas expliquer par la génétique. En même temps, le cerveau n’est généralement pas prêt à gérer cette puberté précoce, ce qui peut engendrer des troubles pendant l’adolescence voire des psychoses et des maniaco-dépressions plus tard.

On sait aussi, et c'est déjà bien documenté, que chez  l’homme, l’exposition à ces substances va entraîner toute une série d’anomalies du développement des organes génitaux, une diminution de la fertilité et même certains cancers.

Il est impossible d’échapper complètement au PE, mais on peut diminuer son exposition en évitant composés plastiques (surtout au micro-ondes), en évitant certaines substances comme le paraben, par exemple, dans les cosmétiques.

Il est donc urgent de donner au public la possibilité de comprendre la problématique et puisse agir en connaissance de cause pour diminuer son exposition. Mais surtout, il est important que le consommateur joue un rôle actif, qu’il interpelle le pouvoir politique, qu’il fasse pression sur l’industrie en achetant mieux de sorte que les industriels abandonnent ces produits, en espérant qu'ils ne les remplacent pas par d'autres tout aussi nocifs.

L'ouvrage est divisé en 11 chapitres, posant chacun à une grande question : quelle est votre opinion sur les agents chimiques dans l'environnement ? comprendre les hormones, est-ce important ? y a-t-il des enjeux de santé publique liés aux perturbateurs endocriniens? Peut-on savoir si un agent chimique est ou n'est pas un perturbateur endocrinien ? Pouvons-nous concrétiser une approche globale protectrice de la femme enceinte et du foetus ? etc. Après un petit texte introductif, le chapitre propose une question à choix multiple . Ensuite, chacune des réponses est expliquée.

Un livre qui implique le lecteur et l'invite à la réflexion. Et à l'action.

Les auteurs

Jean-Pierre Bourguignon était pédiatre et endocrinologue, professeur honoraire à l’Université de Liège. Anne-Simone Parent, Docteure en médecine et en sciences biomédicales et pédiatre endocrinologue, poursuit les recherches du Dr Bourguignon sur le mécanisme du déclenchement de la puberté dans le cerveau et ses perturbations par l’environnement. R. Thomas Zoeller, professeur de biologie à l’Université de Massachusetts, étudie notamment l’action de l’hormone thyroïdienne sur le développement du cerveau, et la façon dont l’environnement peut venir perturber cette action.