Retranscription des discours de la Rentrée académique 2019-2020


011 ∏ uliege m houet 2019 - Portraits P.Wolper

Discours de Pierre Wolper, Recteur de l'ULiège

À venir

Discours des représentants des corps universitaires

Alice Lacroix - Représentante du corps étudiant

Monsieur le Recteur, Madame la Ministre de l’Enseignement Supérieur, Mesdames et Messieurs, en vos titres et qualités, bonjour.

Aujourd’hui, j’ai la chance d’inverser les rôles avec vous. Pour une fois, dans un auditoire, c’est une étudiante qui se tient devant toute une foule de professeurs, entre autres bien sûr. Mais je vous rassure, ce que je vais dire n’est pas matière d’examen.

Si pour vous ce genre de phrase ne vous fait pas frissonner de bonheur c’est que ça fait un bout de temps que vous avez fini vos études. Personnellement, j’ai la tête encore plongée dans les miennes pour trois ans si tout se passe bien pour moi.

Trois ans pendant lesquels vous tous, peu importe le métier que vous pratiquez dans le monde universitaire, aurez une incidence sur l’environnement dans lequel j’évoluerai ainsi que tous les autres étudiants et étudiantes de l’Université de Liège.

Et ça parce que chacun d’entre vous tient entre ses mains l’opportunité d’apporter sa signature au plus beau des projets : celui de former les générations futures à faire société.

Voilà la mission que l’Université de Liège assume depuis 202 ans, en délivrant à ses étudiants un savoir, un savoir-être, un savoir-faire, et par-dessus tout, un esprit critique.

Mais dans l’imaginaire collectif, lorsqu’on se représente cette transmission de savoir entre université et étudiants, on pense directement aux amphithéâtres bondés, aux syllabus, aux TP, aux stages.

Et pourtant, il existe d'autres vecteurs d’enseignement dont notre université dispose qui ne se se trouvent ni dans ses auditoires, ni dans ses livres, et qui ne valent pour aucun crédit.

L’un d’entre eux, c’est le fonctionnement même de notre institution. Chacune des décisions qui y sont prises, chacun de ses rouages, sont des modèles. Parce que l’université est elle-même une micro-société, mais aussi l’incubatrice des futurs agents de ce monde, elle se doit à travers tout son système de répondre avec cohérence aux enjeux auxquels la société est et sera confrontée.

Toute université qui veille aux accès PMR est une leçon.

Toute université qui s’assure de fournir de la nourriture locale dans ses cantines est une leçon.

Tout ou toute professeur·e universitaire qui fait tout pour mener ses étudiants à la réussite, est une leçon.

Toute université qui mettrait toutes les aides en place pour les étudiants précarisés ou victimes de discriminations est une leçon.

Et dans un monde où de plus en plus de jeunes n’envisagent même plus d’avoir d’enfants par peur de les laisser dans un contexte climatique incertain, toute université qui ancrerait le développement durable dans ses habitudes, est une leçon.

Le troisième vecteur d’enseignement dont notre Université est pourvue réside dans tous les moyens mis en œuvre pour laisser libre cours à toutes les initiatives de ses quelques 23 000 étudiants et étudiantes. C’est à travers ces initiatives qu’ils apprennent la gestion, le travail d’équipe, la communication, l’assertivité…

Chaque année, plus de 72 cercles étudiants animent la vie universitaire.

Parlons aussi de ces comités organisateurs, composés de 15 étudiants qui doivent jongler entre vie privée et cours, et qui parviennent à eux seuls à organiser des événements comme le bal ULiège ou l’Unifestival qui brassent à chaque édition des milliers d’intéressés.

Une université qui laisse tant de place à la créativité de ses étudiants, c’est une leçon.

Cette année les 59 représentants étudiants et moi-même, à travers la Fédé, comptons assumer pleinement notre rôle de lien. Un lien établi entre ces 3 piliers de l’enseignement universitaire. Les cursus, le fonctionnement quotidien de l’ULiège, et ses initiatives étudiantes.

Et je peux vous dire que 60 étudiants qui consacrent autant de leur temps à l’université en plus de leurs cours, ce n’est pas du masochisme, c’est une leçon.

Merci de m’avoir écoutée.

Françoise Motte - Représentante du personnel administratif, technique et ouvrier

Monsieur le Recteur,
Mesdames et Messieurs en vos titres, grades et qualités,
Cher·e·s Collègues,

L’opportunité m’est aujourd’hui offerte, en tant que représentante du personnel, de partager avec vous divers points de vue et perspectives liés à la carrière des membres du personnel administratif, technique et ouvrier, l’une des trois grandes catégories du personnel universitaire.

Cette catégorie du personnel - tout de même plus de 2000 personnes actuellement - se décline sous des formes très diversifiées et toutes jouent un rôle clé et apportent à leur niveau et à leur place leur contribution à l’Institution : c’est « l’huile qui fait tourner les rouages ».

Ainsi, sans que l’on ne s’en aperçoive nécessairement, elles veillent par leur dévouement au bon déroulement d’une journée ordinaire ou… extraordinaire de notre Alma Mater.

Dans le contexte actuel d’une société évoluant et progressant très rapidement, il est essentiel d’impliquer le personnel dans la dynamique du changement et lui faire confiance, afin de répondre au mieux aux besoins stratégiques identifiés au sein de notre université et contribuer au maintien et au renforcement de son excellence en matière d’enseignement, de recherche et de services citoyens.

Cette adaptation ne peut se faire qu’au travers de la définition de profils de missions clairs pour les membres du personnel A.T.O. : connaître les rôles de chacun et la manière dont ceux-ci s’articulent entre eux contribue au bien-être du personnel et à sa qualité de vie sur le lieu de travail. Cet exercice pourra aussi donner ou redonner du sens au travail accompli ainsi que de la reconnaissance, valorisant les compétences et qualités intrinsèques propres à chacun et ouvrant la voie vers leur développement personnel et professionnel.

Par ailleurs, un moyen pour faire face à la complexification du travail - que celle-ci soit numérique ou structurelle - est de poursuivre et développer les missions de façon transversale entre les différentes administrations : apprendre à se connaître, communiquer, s’entraider, partager les connaissances et les expertises… Autant de pratiques qui peuvent sembler anodines mais qui devraient amener à un bon maintien de la qualité et de la réputation de notre université et pourquoi pas à les améliorer.

Je souhaite clôturer cette allocution en mettant en avant une valeur fondamentale : le « Respect », valeur également épinglée pour l’année 2019-2020, dans le cadre de l’application de la Politique de bien-être au travail récemment approuvée par le Conseil d’Administration. En effet, le respect et l’estime entre personnes de toutes catégories doivent être et rester des valeurs humaines essentielles de la société et de l’Institution. Le respect ne peut pas devenir une valeur désuète : il est l’un des moteurs de la motivation du personnel. Le respect, c’est aussi ouvrir la porte à l’écoute, à l’empathie et à la confiance que pourront s’apporter les uns vis-à-vis des autres, aidant à une organisation harmonieuse de l’Institution.

Je vous remercie sincèrement pour votre écoute et je vous souhaite une très bonne année académique 2019-2020 répondant à toutes vos attentes.

Christophe Becco - Représentant du personnel scientifique

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Monsieur le Recteur,

Mesdames, Messieurs en vos titres et qualités,

Chères et chers Collègues,

En ce début d’année académique il est de tradition d’évoquer le futur de l’Institution : soit, suscitons ces contours flous tels qu’ils apparaissent au personnel scientifique ; esquissons différentes facettes de leur avenir.

Nous nous réjouissons de la croissance, qui devient une habitude annuelle, du nombre d’inscrits dans notre Université. Mais nous remarquons que, contrairement aux autres niveaux de l’instruction publique, cela ne pourra s’accompagner d’une adaptation du cadre des enseignants.

Lorsque le titulaire académique trouve comme solution, parfois, un amphithéâtre plus grand, le personnel scientifique, chargé de mission d’enseignement, sait que soit il donnera des laboratoires avec 3 étudiants par table au lieu des 2 habituels - ou déjà 4 et 3 dans de trop fréquents cas - soit il se consacrera moins à sa recherche, voyant son temps d’enseignement multiplié par le nombre de séries de répétitions ou celui des stages. Le futur qui nous attend se réduit-il à moins de recherche et/ou un enseignement de moindre qualité ?

Nous notons que l’Université évolue dans son mode de gestion du personnel : les Facultés gagnent en flexibilité. S’il est souhaitable que l’Institution puisse s’adapter, plus localement, plus rapidement, aux fluctuations des besoins en encadrement et aux stratégies de recherche, une certaine inquiétude gagne le personnel scientifique : se retrouvera-t-il, par rationalisation économique, dans un rôle d’académique sous-reconnu ? La valorisation des compétences du personnel scientifique, y compris dans les processus décisionnels de l’Institution, reste pour nous un enjeu important.

Parlant d’enjeu, le monde autour de nous, notre société, émet de vives craintes sur notre devenir écologique, de nombreux questionnements et débats ont lieu sur la gestion de nos ressources naturelles. Le corps scientifique s’en inquiète et a lancé, sans moyen, des réflexions et des informations sur le sujet. Le rôle de notre université est aussi, et peut-être surtout, de nourrir, intelligemment, les décisions politiques qui se prennent (ou pas) sur ces problématiques essentielles ; le corps scientifique souhaite pouvoir contribuer à ces réflexions dans un cadre institutionnel le plus large possible.

Chacune des questions évoquées – encadrement, cadre institutionnel, avenir écologique – est source d’incertitude, soumises aux décisions que nous prendrons. Mais elles sont autant d’espoirs de voir les choses prendre une tournure positive, incluant le personnel scientifique et les différents acteurs de l’ULiège dans les évolutions à venir.

Vient maintenant la traditionnelle citation de fin de discours, même si Gustav Mahler jugeait que « Tradition n’est que négligence ». Parlant paradoxalement de maintenir en vie un savoir, une tradition musicale, il fustigeait ainsi l’absence de remise en question, fondamentalement délétère, de l’interprétation, de la transmission des oeuvres classiques. Notons aussi que Mahler parlait à son orchestre : il faut que notre évolution soit collective, que nos réflexions soient communes et les lieux de dialogues nombreux.

Le personnel scientifique est confiant en cette nouvelle année, impatient de préciser les formes de son avenir, de notre avenir.

Mise en avant des nouveaux académiques

À venir

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