Conférence

L’usage des plantes dans la médecine médiévale


Info

Dates
20 février 2020
Location
Archéoforum de Liège - Salle Paul Lohest
Place Saint-Lambert
4000 Liège
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Schedule
Dès 18h30

Dans le cadre de l'exposition Secrets de botanique à Liège , un exposé par Geneviève XHAYET, historienne des Sciences et des Techniques de l’Université de Liège.

Les plantes sont des remèdes vieux comme le monde. Leur emploi dans la pharmacopée existe dès l’époque néolithique. On en trouve ensuite des traces dans les différentes civilisations anciennes, et notamment chez les Grecs et les Romains.

Au Ve siècle avant notre ère, Hippocrate de Cos met par écrit un état des connaissances médicales de son temps et décrit les propriétés médicinales d’environ 250 « simples », un terme qui désigne des produits à l’état brut, utilisables pour la confection de remèdes, des plantes pour la plupart. À Rome, le De re Rustica de Caton l’Ancien et l'Histoire naturelle de Pline l’Ancien décrivent à leur tour des remèdes à base de végétaux.

Après la chute de l’empire romain et les migrations germaniques, au haut Moyen Âge, les monastères recueillent le savoir de l’Antiquité, et notamment ses connaissances relatives aux simples. Dès les premiers siècles du monachisme bénédictin, une activité médicale se développe au sein des abbayes. On en trouve trace au Mont Cassin tout comme dans les grands monastères carolingiens de Saint-Gall ou de Reichenau.

Ces derniers centres disposent de jardins de simples, dont le souvenir s’est d’ailleurs conservé jusqu’à nos jours. Au Moyen Âge toutefois, le jardin n’est pas le seul endroit où se procurer des plantes médicinales. Beaucoup d’entre elles croissent à l’état sauvage, dans les prairies et le long des chemins. La connaissance des plantes médicinales et de leurs vertus repose alors tant sur une tradition orale que sur une tradition écrite.

La médecine du moyen âge repose en grande partie sur les végétaux, utilisés pour la préparation des remèdes. Pour s’y retrouver dans la variété des plantes et savoir lesquelles utiliser pour soulager telle ou telle maladie, les Médiévaux disposent de traités. Outre les réceptaires, qui proposent des recettes de médications, existent les herbiers, autrement dit des catalogues de plantes utiles à la pharmacopée, avec le détail de leurs usages possibles.

Pour approcher ce genre littéraire et son histoire au moyen âge, nous partirons d’un cas liégeois : l’herbier du Médicinaire de l’ancienne abbaye de Saint-Jacques, copié aux alentours de l’an 1300. Nous nous intéresserons aux  végétaux qui y sont mentionnés, avec le cas échéant des exemples de remèdes.  Nous nous interrogerons aussi sur ses sources possibles, de même que sur les textes auxquels il peut être comparé. Ainsi, à partir de ce cas précis nous tenterons d’esquisser un panorama de la botanique médicale de ce temps. 

Image : La pivoine et l’oseille, 2e moitié IXe siècle (herbier du Pseudo Apulée, ms de la Hessische Landesbibliothek Kassel)

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