Conférence d'Antoine Bouquegneau, CHU Liège et Jean-Marie Krzesinski, ULiège.

La conférence se déroulera en deux temps. Dans la première partie de la conférence, la parole sera donnée au Docteur Bouquegneau ainsi qu'au Professeur Krzesinski. Ensuite, la conférence se concluera par une séance de questions/réponses. 

Le syndrome cardio-rénal par le docteur Antoine Bouquegneau 

Les patients souffrant d’une insuffisance cardiaque présentent fréquemment des altérations de leur fonction rénale. D’autre part, les maladies cardio-vasculaires représentent la première cause de décès dans la population souffrant d’une insuffisance rénale chronique. Ces liens entre cœur et reins, leurs physiologies et leurs physiopathologies ont mené au concept de syndrome cardio-rénal. Les mécanismes physiopathologiques impliqués dans ce syndrome dépendent de l’organe primairement atteint. Le traitement du syndrome cardio-rénal passe essentiellement par une correction de la cause sous-jacente, le traitement de l’insuffisance cardiaque, la correction des facteurs de risque cardio-vasculaires et la gestion des complications métaboliques de l’insuffisance rénale.

Le rein du patient diabétique par le Professeur Jean-Marie Krzesinski

Le diabète sucré se définit par une élévation de la glycémie à jeun > 126 mg/dl observée au moins à deux reprises.

Le diabète le plus fréquemment observé est de type 2 (9 cas/10) favorisé par l’âge, un terrain familial, le développement d’une obésité.

Liège est une des provinces de Belgique où il y a le plus de diabétique (10%) et ce pourcentage s’élève même à 20% pour les patients > 65ans.

Ce diabète expose le patient à un risque fort augmenté de complications macro-vasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, artériopathie périphérique) et micro-vasculaires, dites de microangiopathie comprenant l’atteinte de la rétine (rétinopathie diabétique cause de cécité), des nerfs périphériques (polynévrite) et aussi des reins.

La néphropathie diabétique ne survient pas chez tous les diabétiques mal équilibrés sur le plan glycémique, contrairement à la rétinopathie ou cardiopathie.  Plusieurs facteurs jouent un rôle pour expliquer cette susceptibilité : à côté du mauvais contrôle glycémique, il y a une prédisposition génétique et raciale, des facteurs hémodynamiques, inflammatoires, le stress oxydatif et d’autres.

Le parfait contrôle de la glycémie, de l’hypertension, des troubles lipidiques, par une approche hygiéno-diététique et médicamenteuse, est important mais pas suffisant pour empêcher le rein de souffrir. Une intense recherche est menée pour identifier les patients prédisposés à développer l’atteinte rénale chez le diabétique, et ce d’autant que de nouvelles options thérapeutiques ont été découvertes ces dernières années apportant un espoir supplémentaire pour réduire le développement de l’insuffisance rénale terminale tout en agissant sur le risque cardiovasculaire.

Ces nouveautés seront partagées lors de la conférence sur rein et diabète.