Retranscription du discours de Gabriel Mazzucchelli, Représentant du corps scientifique, lors de la Rentrée académique 2022-2023


22-09-22 Rentree academique  Discours G. Mazzucchelli ULiege © R.Hespel

Discours du corps scientifique

Notre métier de scientifique est passionnant.

L’Université, un lieu de savoir, de formation, de recherche et d’innovation. Comment mieux exister et être un moteur pour notre société afin de contribuer à la transition systémique nécessaire ?

Cela ne vous aura pas échappé, les défis sont nombreux, le système est contraint, les esprits sont clivés, la vision se doit d’être à long terme et l’approche globale. C’est un exercice complexe dans un monde ouvert ou tant les états, le développement et la perception des enjeux des divers protagonistes sont drastiquement différents.

Quel est le lien avec le Corps Scientifique me direz-vous ? Simplement, le système d’organisation de notre université se trouve également à un moment charnière où il s’agit de remoduler, voire de réinventer, de nouveaux modes de fonctionnement et d’interactions entre ses différents acteurs.

Ayons une approche adaptée au futur de notre Université.

Le fonctionnement de notre Université a fortement évolué. Toujours essentielle pour la formation, sa composante recherche s’est cependant largement développée en réponse à une demande grandissante. C’est donc naturellement que la composition de ses membres ainsi que leurs missions se sont vues modifiées. Le Corps Scientifique de l’Université de Liège représente aujourd’hui plus de cinquante pourcents de son personnel.

Tous les corps de l’Université œuvrent ensemble pour assurer le bon fonctionnement de notre organisation. Parfois, néanmoins, les missions, les fonctions et la réalité de terrain sèment un flou sur cette séparation de carrières qui paraît de nos jours de moins en moins adaptée. Les droits et devoirs, les responsabilités, la représentation dans les organes facultaires et institutionnels sont déterminés en fonction de l’appartenance à l’une ou l’autre catégorie de personnel. Pourtant, il est réducteur de croire que le personnel dit « enseignant » ne fait pas de recherche, comme il est impossible de s’imaginer un enseignement complet et de qualité sans la participation desdits scientifiques. Parmi ceux-ci, il est classique de voir des mandataires FNRS, mais pas uniquement, impliqués dans les trois piliers que sont l’enseignement, la recherche et le service à la communauté et cela en plus de diriger une équipe de recherche en toute autonomie. Pourtant, pour ne citer qu’un exemple, que je pense révélateur, même en fin de carrière, un chercheur ou une chercheuse permanent·e aura un poids pondéré relatif pour l’élection rectorale 28 fois moindre qu’un membre du personnel enseignant. Si ce constat n’est pas nouveau, il n’en est pas moins interpellant.

Nous pensons qu’il est nécessaire de repenser cette organisation afin de prendre en compte, à juste titre, les forces vives qui apportent sans aucun doute une expertise scientifique propre, un rayonnement international, un support indispensable à la formation. La loi sur l'organisation de l'enseignement universitaire de 1953, malgré ses amendements multiples, ne nous parait plus appropriée. Une réflexion est toujours en cours au sein du Conseil du Corps Scientifique de notre Université. Ce travail a pour but de dégager des pistes qui seront soumises à nos décideurs tant académiques que politiques. Il est réalisé conjointement avec le Corps Scientifique de l’Université de Mons afin d’aborder la problématique de manière globale pour les deux universités d’État.

Ces considérations sont importantes aux yeux du personnel scientifique qui est en attente d’une action réelle depuis plusieurs années. Nous nous réjouissons toutefois des avancées notoires en termes de communications régulières entre les représentants du Conseil du Corps Scientifique et notre Vice-Recteur et Vice-Rectrice. Ces entrevues périodiques avec nos autorités nous permettent de plus en plus de nous inscrire dans une dynamique de co-construction des dossiers.

C’est ici également l’occasion de réitérer nos félicitations à notre future Rectrice, Madame Nyssen, et à toute son équipe, mais également nos remerciements pour le travail déjà réalisé avec l’équipe rectorale sortante et plus particulièrement avec Madame Nyssen, Vice-Rectrice à l’Enseignement et au Bien-être et Monsieur Bureau, Vice-Recteur à la Recherche. Nous savons que Madame la future Rectrice porte une attention particulière à la coopération, au respect mutuel, à la confiance et qu’elle est également soucieuse du bien-être des membres du personnel universitaire. Nous nous réjouissons dès lors de continuer le travail entamé pour, entre autres, je cite, « une mise en réflexion, selon une méthode participative, d’une réforme de la gestion des carrières des différentes catégories de personnel allant vers une meilleure prise en compte des attentes et objectifs de chacun, chacune ».

Enfin, au-delà de ces préoccupations qui touchent notre corps, nous sommes bien conscients et conscientes des enjeux mondiaux actuels, de leurs complexités, de leurs interconnectivités, mais également de l’urgence. L’effort doit être collectif mais certainement, plus encore, réfléchi, ciblé et durable pour être efficace. L’Université de Liège, comme toutes les organisations de savoirs d’ailleurs, ont leurs rôles à jouer en formant les prochaines générations, en éclairant nos décideurs politiques, en innovant de manière durable et raisonnée.

Je finaliserai par une citation d’Antoine De Saint-Exupéry : « Nous n'héritons pas de la Terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants. »

Je vous remercie pour votre attention.

Partager cette page