Depuis quelques semaines, Lilly Gillet et Thomas Coppée arpentent les 1500 hectares du domaine du Sart Tilman et de ses abords, carnets de notes à la main.
Salamandres, couleuvres, chauves-souris, libellules, lucanes cerf-volant, alouettes … sont quelques-uns des discrets habitants de nos zones boisées que les deux chercheurs répertorient lors de leurs expéditions.
« L'Unité biodiversité et paysage de la Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech a été sollicitée par l’Administration des Ressources Immobilières de l’Université de Liège pour analyser le réseau écologique du site du Sart Tilman », expliquent les deux chercheurs. L’objectif est de compléter le schéma d’aménagement du campus en tenant compte d’une composante environnementale primordiale, la connectivité écologique. « Nous allons réaliser durant plusieurs mois des inventaires de terrains de la faune et flore du site afin d'identifier la présence d'espèces menacées et protégées. Le lucane cerf-volant, le plus grand de nos coléoptères, est un bel exemple. Il s’agit d’une espèce forestière protégée, encore bien présente à Liège et dans la vallée de la Meuse, alors qu’elle est très localisée ailleurs en Wallonie. »
Après avoir rassemblés et analysés les données existantes, Lilly Gillet et Thomas Coppée ont commencé à cartographier les zones d’habitat et de reproduction de la faune et de la flore du Sart Tilman et à identifier les connexions qui existent entre ces zones. « Pour protéger une espèce, les « routes », les couloirs écologiques qu’elle emprunte doivent également être préservés. Le site du Sart Tilman est à la jonction de sites Natura 2000 et de réserves naturelles. Assurer la circulation des espèces est un enjeu important. »
L’Administration des Ressources Immobilières mène déjà des actions pour sauvegarder le patrimoine naturel du site et gérer sa réserve naturelle de 240 hectares. Un exemple : la préservation de zones de lisières pour la couleuvre à collier, un serpent inoffensif qui a besoin d’habitats riches en abris pour se reproduire. L’objectif de ce projet, chapeauté par Grégory Mahy et Marc Dufrêne, est d’aller un pas plus loin, en cartographiant les zones riches en biodiversité ou sensibles, qu’il est important de ne pas fragiliser par des aménagements (sentiers, éclairage, nouveaux bâtiments…)», précise Luc Schmitz, responsable du service « Forêts et voiries » de l’Administration des Ressources Immobilières de l’ULiège. « Les résultats de cette étude sont attendus début 2024. Ils seront croisés avec les données urbanistiques et le schéma d’aménagement du site. Ils permettront aussi d’identifier les zones à restaurer et les zones à créer pour conserver et améliorer le réseau écologique naturel de la région liégeoise, en précisant le rôle du campus du Sart Tilman. »
En tant que lieu de production et de transmission des connaissances scientifiques, l’Université a un rôle majeur à assumer. Elle doit à la fois accompagner la transition de la société mais également penser sa propre transformation. La nouvelle équipe rectorale a placé la transition environnementale et sociale au cœur de son programme et en fera un élément transversal et structurant de son plan stratégique institutionnel.
Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres Le quinzième objectif vise à mettre en place une gestion durable des écosystèmes terrestres (forêts et montagnes) en préservant la biodiversité et les sols et limitant les impacts de long terme des catastrophes naturelles. Il appelle à ce que la protection des écosystèmes et de la biodiversité soit intégré dans les planifications nationales et stratégies de réduction de la pauvreté. L’ODD15 souligne l’importance de protéger les espèces menacées via une coopération internationale renforcée pour lutter contre le braconnage et le trafic et mettre en place des mesures de contrôle, voire d’éradication, d’espèces exotiques envahissantes néfastes pour les écosystèmes.
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