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Les émissions de méthane enregistrées à la mer du Nord tendent à diminuer


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En juin dernier, une équipe de chercheurs repérait une importante concentration de méthane dans les eaux de surface de la mer du Nord. Une étude récente à laquelle a participé Alberto Borges, checheur à l’Université de Liège en Océanigraphie chimique, démontre que si les émissions à la côte sont plus importantes, elles ont toutefois tendance à diminuer depuis 1990.

Le méthane (CH4) est un gaz à effet de serre puissant. On le classe d’ailleurs à la seconde place, derrière le dioxyde de carbone (CO2), même si sa durée de vie dans l’atmosphère est plus courte (environ  dix fois plus courte sur une période de 10 ans que le CO2). Une meilleure appréhension et une réduction des émissions du méthane dans l’atmosphère pourrait être une clé prometteuse pour ralentir efficacement le réchauffement climatique. Mais cela implique que l’on en connaisse les diverses sources et puits qui sont nombreux.

Si les océans sont considérés comme des sources modestes de méthane, leurs zones côtières enregistrent quant à elles des émissions très importantes.  C’est ce que démontrait une étude publiée en 2016 (1),  dans laquelle Alberto Borges et ses collègues mettaient en évidence les fortes concentrations en méthane relevées sur nos côtes. Dans les zones côtières les émissions de méthane sont liées à deux conditions :

  • Un transfert important de méthane des sédiments marins  vers la colonne d’eau. La production sera d’autant plus importante que la production de méthane par les micro-algues (phytoplancton) sera elle-même importante.
  • Une faible profondeur

La zone côtière belge rassemble ces deux conditions : elle est fort productive et peu profonde (moins de 30 cm de profondeur). 

Une nouvelle étude, menée par Alberto Borges  - en collaboration avec l’Université Libre de Bruxelles (ULB)(2) – vient de démontrer que les émissions de méthane sur la zone côtière belge sont 300 à 1300 fois plus élevées que dans les parties plus profondes des océans ! Cependant, cette étude montre aussi que les émissions de méthane de la zone côtière belge ont diminué de 1990 à nos jours. Ceci est lié à une diminution de l’eutrophisation (pollution par des nutriments issus de l’agriculture et des eaux usées) depuis les années 90, en réponse de l’assainissement des eaux de l’Escaut. Des résultats encourageants !

Références scientifiques

(1)    Lire à ce sujet : Mer du Nord : importantes émissions de méthane http://reflexions.ulg.ac.be/MethaneMerNord

(2)    Borges AV, Speeckaert G., Champenois W., Scranton M.I. & Gypens N. (2017) Productivity and temperature as drivers of seasonal and spatial variations of dissolved methane in the Southern Bight of the North Sea, Ecosystems, DOI: 10.1007/s10021-017-0171-7 https://link.springer.com/article/10.1007/s10021-017-0171-7

Illustration

BORGEs Methane cote belge

Bathymétrie de la zone côtière belge et des neuf stations échantillonnées en 2016 (cercles), la station WS1 qui a été échantillonnée de 2009 à 2013 (diamant), la plate-forme où la vitesse du vent a été mesurée en mer (Westhinder, WH, carré) et les deux Centres nationaux pour la prévision environnementale (NCEP) points de grille (croix dans la carte d'insertion). La couverture de turbidité acoustique est dérivée de
Le Bot & al. (2005).

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