Résultats d'enquête

Les élèves de 4e année primaire en Belgique francophone classés plus faibles lecteurs


In Research

Les résultats de la dernière enquête internationale PIRLS, qui évalue les performances en lecture des élèves de 4e année de primaire, viennent d’être rendus publics. Les élèves belges francophones apparaissent comme les plus faibles lecteurs de leur groupe de référence. Le Pr Dominique Lafontaine a piloté l'analyse pour la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Au printemps 2016, 61 pays ou régions ont participé à l’enquête PIRLS 2016 (Progress in International Reading Literacy Study), organisée par l’International Association for the Evaluation of Educational Achievement, association scientifique indépendante qui met en place des études internationales comparatives à large échelle dans le domaine de l’éducation.  Objectif : évaluer les performances en lecture des élèves de 4e année de scolarité obligatoire.

La Pr Dominique Lafontaine, présidente du Département des Sciences de l’Education à l’Université de Liège, par ailleurs présidente de l'Unité de recherche Evaluation et qualité de l'enseignement/Evaluation and quality ofeducation (EQUALE) et directrice du Service d’Analyse des Systèmes et des Pratiques d’Enseignement (aSPe), a piloté l’étude pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec, au sein de son équipe, Patricia Schillings, Virginie Dupont, Stéphanie Géron et Anne Matoul.

Un score de 497 sur une moyenne de 542

Afin de réaliser des comparaisons pertinentes entre pays, un sous-ensemble de pays comparable à la Belgique a été sélectionné. Les pays de ce groupe de référence, au nombre de 31, sont tous soit membres de l’OCDE, soit de l’Union européenne.

En Fédération Wallonie-Bruxelles, l’enquête a porté sur un échantillon de 4623 élèves répartis dans 227 classes de 158 écoles.

Alors que la  moyenne du groupe de référence est de 542, l’étude a montré que les élèves belges francophones obtiennent un score de 497. Ce qui, dans le classement global de ce groupe, les place en dernière position.

Ces résulats de 2016 sont en recul de 9 points par rapport à l’étude similaire de 2011.

Inégalités entre élèves

L’enquête fait par ailleurs apparaître que les filles obtiennent un résultat significativement supérieur à celui des garçons, de même que les élèves n’ayant pas de retard scolaire. Par ailleurs, les élèves d’origine favorisée affichent un résultat bien meilleur que les élèves d’origine défaforisée. Sur cet aspect, si l’on prend les 25% des élèves francophones ayant le plus de ressources à la maison, on remarque qu'ils sont dans la moyenne des pays de l'Union avec un résultat de 542 points. Les 25% des élèves ayant le moins de ressources à la maison ont quant à eux un résultat moyen bien plus faible, de 455 points.

La lecture de livres et l’interprétation en profondeur

Dominique Lafontaine estime cette situation « extrêmement préoccupante, puisque l’on ne progresse pas, l’on ne redresse pas la barre depuis 2011 ».

L’étude PIRLS couvre deux objectifs de lecture : lire pour l’expérience littéraire et lire pour acquérir et utiliser de l’information. Face à ces soucis de compréhension à la lecture, Dominique Lafontaine pointe notament le type d’activités de lecture menées majoritairement en Fédération Wallonie-Bruxelles : des textes courts et non des livres complets, liés à des questions aux énoncés relativement simples appelant des réponses immédiates et non à des questions plus sophistiquées qui demandent une interprétation plus poussée.

La rupture entre l’enseignement maternel et primaire constitue également l’une des pistes explicatives avancées par l’équipe d’analyse de l’étude.

Consulter les analyses détaillées concernant les élèves belges francophones

 

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