Résultats PISA 2015 : plaidoyer pour l’allongement du tronc commun


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Le Pr Dominique Lafontaine et ses collègues du Service d’Analyse des Systèmes et des Pratiques d’Enseignement (aSPe) de l’ULiège, Valérie Quittre et Françoise Crépin, sont en charge de l’analyse pour la Fédération Wallonie-Bruxelles des données des enquêtes internationales PISA évaluant les compétences des jeunes de 15 ans en sciences, en mathématiques et en lecture.

Elles viennent de publier les résultats PISA 2015 dans Les Cahiers des Sciences de l’Education, numéro 37 de décembre 2017.

Au moment où le Pacte d’Excellence commence à se mettre en place dans l’enseignement francophone, les chercheuses soulignent la pertinence de la mise en place d’un tronc commun pour les élèves jusqu’à 15 ans, tel que prévu d’ailleurs dans la réforme en cours.

Leur analyse des résultats PISA 2015 les conforte dans cette conviction, qu’elles ont partagée dans le journal Le Soir qui en fait sa manchette ce 15 janvier 2018.

Leur étude met en évidence la stratification des écoles et le fait que les différences de performances entre écoles sont fortement imputables à la concentration d’élèves ayant en commun un même parcours scolaire et une même appartenance socio-économique. Or notre système éducatif favorise précisément cette tendance. « Il est fortement différencié à la fois verticalement et horizontalement : une stratification verticale avec une pratique intense du processus de redoublement et une stratification horizontale avec notamment l’existence des filières dès le deuxième degré de l’enseignement secondaire. » (Le Soir, 15/01/2018)

Cette différenciation engendre la grande iniquité du système éducatif belge francophone. Il s’illustre en un constat : « les écoles les moins performantes concentrent 80% d’élèves en retard alors qu’ils ne sont que 20% dans les écoles les plus performantes », explique Dominique Lafontaine.

Pour l’équipe liégeoise – qui rappelle les performances plutôt moyennes des élèves francophones de 15 ans en sciences, en mathématiques et en lecture –, il faut agir sur le parcours scolaire en réduisant le redoublement (la Fédération Wallonie-Bruxelles reste championne toutes catégories parmi les pays de l’OCDE) et en abandonnant l’organisation en filières précoces.

« Les pays où l’ampleur des différences de performances entre écoles est réduite sont les pays où le tronc commun est long », poursuit Dominique Lafontaine.

« Le modèle actuel est celui de la séparation, le modèle de demain est celui de l’inclusion », conclut-elle.

Référence

Lafontaine, D., Crépin, F., & Quittre, V. (2017). Les compétences des jeunes de 15 ans en Fédération Wallonie-Bruxelles en sciences, en mathématiques et en lecture. Résultats de l’enquête PISA 2015. Liège : aSPe-ULiège.

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