ERC Consolidator Grant

Décrypter les processus bioénergétiques des microalgues


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Le Laboratoire de Génétique et physiologie des microalgues (Unité de Recherche InBios), en Faculté des Sciences, s’apprête à mener un travail d’envergure à une échelle pourtant microscopique : décrypter les processus bioénergétiques en place chez les microalgues. Pierre Cardol  - chercheur qualifié du FNRS à l’Université de Liège – vient de se voir attribuer un ERC Consolidator Grant d’un montant de 1.844.000€ (réparti sur une période de 5 ans) afin de tenter de mieux comprendre les mécanismes photosynthétiques de ces micro-organismes qui jouent un rôle important dans la production d’oxygène sur notre planète.

L

a photosynthèse à l’échelle terrestre est réalisée pour moitié sur les continents et pour moitié dans les océans. Ce que l’on connait très bien dans les processus énergétiques chez les organismes photosynthétiques vivant sur les continents - la manière dont ils régulent les mécanismes de conversion de l’énergie lumineuse en énergie chimique – est encore largement méconnu chez les organismes photosynthétiques vivant dans les océans.

« La diversité de ces organismes est bien plus grande que la diversité des organismes que l’on retrouve sur les continents. Les organismes présents dans les océans ont en commun avec ceux vivant sur les continents une fonction cruciale qui est la photosynthèse mais pour le reste, tout se passe autrement. Ils réalisent la photosynthèse avec un patrimoine génétique qui est complètement différent du patrimoine génétique des plantes à fleurs», explique Pierre Cardol.

La question qui se pose aujourd’hui  -  d’un point de vue évolutif,  et donc forcément écologique – est de savoir justement, au sein du processus énergétique de la photosynthèse, si les mécanismes de régulation et les interactions entre les différents volets de l’énergétique cellulaire sont les mêmes chez ces organismes vivant dans les océans que ceux évoluant au niveau terrestre ou, au contraire, si ces mécanismes sont complètement différents. Car ces organismes pourraient s’avérer très intéressants si on voulait les exploiter d’un point de vue biotechnologique (production de biofuel, notamment). Il est donc crucial de comprendre leur processus photosynthétique qui leur permet de croître et de se développer. C’est à cette vaste tâche que va s’atteler Pierre Cardol et toute l'équipe du Laboratoire de Génétique et physiologie des microalgues.

Le projet de Pierre Cardol sélectionné pour un ERC Consolidator Grant est intitulé : Bioenergetics in microalgae : regulation and interaction of mitochondrial respiration, photosynthesis, and fermentative pathways.

Plus d’infos sur les recherches du labo : Le pari des Diatomées : respirer pour mieux fixer le CO2

ERC Consolidator Grants

Les ERC Grants constituent des instruments majeurs déployés par le Conseil Européen de la Recherche pour financer des projets de recherche en Europe. La procédure, extrêmement sélective, ne retient que les meilleurs chercheurs et des projets de recherche de très haut niveau, mêlant audace et compétence pour s’attaquer à des voies de recherche inédites susceptibles, en cas de succès, d’enrichir substantiellement les connaissances.
Il y a 5 types de subventions : Starting Grants, Consolidator Grants, Advanced Grants, Synergy Grants et Proof of Concept

Les subventions ERC Consolidator sont conçues pour aider les chercheurs qui souhaitent établir leur équipe de recherche et continuer à développer une carrière en Europe. Le programme soutient de nouvelles équipes de recherche indépendantes, créées récemment, qui excellent dans un domaine bien précis.

Pierre Cardol

Après une licence en Biologie végétale (2000) et un DEA (diplôme d’études approfondies) en Sciences à l’Université de Liège, Pierre Cardol réalise un doctorat au sein du laboratoire de Génétique et physiologie des microalgues de Claire Remacle (2000-2004). Il obtient ensuite un mandat de chargé de recherche FNRS (2005-2008). Rattaché au laboratoire de Photobiologie et Biochimie végétale de Fabrice Franck, il poursuit ses travaux sur la respiration et la photosynthèse chez les microalgues dans le cadre de son post-doctorat.

Grâce à des collaborations il s’est rendu au Mexique en 2006 à l’Université Nationale Autonome de Mexico. Pierre Cardol y a fait un séjour de recherche au département de génétique moléculaire. Il effectue ensuite un autre séjour de recherche (2006-2007) à l’Institut de biologie physico-chimique de l’Université Paris VI où il a travaillé dans un laboratoire de référence sur les chloroplastes et la photosynthèse. Depuis son retour à Liège en 2008 comme chercheur qualifié du F.R.S.-FNRS, Pierre Cardol poursuit ses travaux sur les mécanismes qui régulent la respiration et la photosynthèse chez les microalgues.

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