Le Quinzième Jour #288
Au sommaire de ce numéro : l’état de santé des océans, l’éthique en bioingénierie, l’ « économie utile » d’Esther Duflo, la criminologie, les élections européennes, le don de corps à la science…
Université publique ouverte sur le monde et ancrée dans le développement scientifique, culturel et économique de sa région, l'ULiège s'appuie sur ses trois piliers : l'enseignement, la recherche et l'engagement citoyen.
L'ULiège forme des citoyens responsables, dotés de connaissances de pointe et d'un esprit critique, capables de partager les savoirs et de faire progresser un monde de plus en plus complexe.
L'ULiège développe et valorise une recherche d’excellence, pluridisciplinaire et en prise directe avec ses enseignements.
L’ouverture au monde est au cœur des priorités de l’Université de Liège. L’institution propose de nombreuses formules de mobilité internationale tant à ses étudiants qu’à ses chercheurs et son personnel, permettant ainsi à chacun de renforcer ses compétences transversales et sa connaissance des langues.
L'ULiège : une expérience à vivre au quotidien. Implantée dans 3 villes et 4 campus, l'université est un acteur incontournable en termes d'environnement et de mobilité.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a présenté le 7 décembre 2019, à l’occasion de la COP25 à Madrid, un nouveau rapport sur l’état des océans, se penchant cette fois sur un phénomène sous-estimé mais pernicieux : la désoxygénation des océans.
Le rapport basé sur les travaux de 67 chercheurs dans le monde, dont Marilaure Grégoire, Directrice de recherches au FNRS à l’UR FOCUS du Département d’Astrophysique, Géophysique et Océanographie de l’Université de Liège, établit que les réserves mondiales d’oxygène océanique ont diminué de 2% sur une période de seulement 50 ans (de 1960 à 2010). Cette perte d’oxygène constitue une menace croissante sur les écosystèmes marins et les populations humaines qui en dépendent, notamment via la pêche. Des poissons comme les thons, les marlins ou les requins figurent maintenant sur la liste des espèces menacées, selon l’UICN.
Marilaure Grégoire est l’auteur principal du chapitre 1 de ce rapport international : « Qu’est-ce que la désoxygénation ? »
Les principales causes de cette désoxygénation sont l’eutrophisation et le réchauffement des eaux océaniques. L’eutrophisation résulte du ruissellement des nutriments provenant des zones côtières et aux dépôts d’azote liés à l’utilisation des combustibles fossiles.
Selon les experts de l’UICN, les océans pourraient à nouveau perdre de 3 à 4% de leur contenu en oxygène d’ici à 2100 si les émissions de gaz à effet de serre croissent au même rythme qu’actuellement.
Les pertes en oxygène se concentrent dans les premiers 1000 mètres de la colonne d’eau, là où l’abondance et la diversité des espèces de poissons sont les plus élevées.
Si dans les années '60, on dénombrait 45 sites côtiers dans le monde en déficit d’oxygène, ils sont de l’ordre de 700 aujourd’hui, selon les données présentées par les chercheurs. Durant ces cinquante dernières années, les volumes des eaux anoxiques, c.-à-d. complètement vides en oxygène, a quadruplé.
Ces évolutions engendrent une rupture d’équilibre de la vie sous-marine et favorisent, par exemple, les espèces tolérantes à l’hypoxie (i.e. contenu en oxygène < 63 µmol/l) comme les microbes, les méduses, certains calmars, au détriment de la plupart des espèces de poissons, qui sont sensibles à l’hypoxie. Ceci fragilise l’ensemble des écosystèmes marins ainsi que les populations humaines côtière, qui sont très dépendantes des ressources halieutiques, notamment en Afrique ou en Asie.
Marilaure Grégoire souligne l’importance d’efforts internationaux, comme le service Copernicus marin pour coordonner les efforts d’observation et de modélisation numérique des océans visant à fournir des prévisions de l’occurrence de zones de minimums d’oxygène.
Tout en travaillant à l’amélioration de la récolte des données et des modèles simulant les évolutions des écosystèmes marins, les experts de l’UICN plaident pour une réduction importante et rapide des GES.
Distribution globale de la désoxygénation dans les zones côtières et en pleine mer (from Breitburg et al., 2018). Dans la zone côtière, plus de 500 sites ont été inventoriés avec des conditions de faible teneur en oxygène alors qu'en haute mer, l'étendue des eaux à faible teneur en oxygène s'élève à plusieurs millions de km3.
Photo © Skeeze de Pixabay
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