Véronique Delcenserie


Véronique Delcenserie est professeure à la Faculté de Médecine vétérinaire de l’Université de Liège. Diplômée en Médecine vétérinaire à l'ULiège, Véronique Delcenserie est titulaire d’un doctorat en Sciences vétérinaires (ULiège). Elle est enseigne dans des matières liées à la gestion de la qualité de la chaîne alimentaire est chercheuse au sein du centre de recherche FARAH (Recherche Fondamentale et Appliquée pour la Santé Animale et la Santé).

Qu’évoque pour vous la Journée internationale des femmes et filles de science ?

Durant mes années de postdoc à l’étranger, j’ai eu la chance de côtoyer différentes chercheuses en provenance du monde entier. J’arrivais moi-même d’un autre pays et on a pu partager un pays d’accueil, des projets de recherche communs, un laboratoire de pointe, et aussi les mêmes écoles pour nos enfants. Malgré ces points communs, le contexte s’avérait parfois bien différent d’une personne à l’autre. Les difficultés et le mérite de certaines pour pouvoir enfin arriver dans un laboratoire de recherche reconnu m’ont touchée à de nombreuses occasions. Cette journée internationale des femmes et filles de sciences évoque donc pour moi cette inégalité dans l’accès à l’éducation et au travail pour les femmes, au niveau mondial. A cet égard, je me considère comme très chanceuse.

Chercheuse, chercheur, même parcours ?

Je pense qu’il y a tout de même pas mal de points communs, même si dans mon cas (et beaucoup de femmes s’y retrouveront sans doute), le fait d’avoir vécu mes grossesses et la naissance de mes enfants dans un pays étranger, en plein stages postdoctoraux, n’ont pas toujours été faciles. La famille est loin, la quantité de travail est bien là, et malgré tout on veille à ce que nos enfants puissent s’épanouir dans un cocon familial le plus harmonieux possible. C’est cela qui a été difficile pour moi en tant que femme et c’est sûr, il y a eu des situations frustrantes où le travail a pris le dessus sur la famille. Ce qui a pu aider dans ces moments-là, c’est le fait d’avoir été entourée par d’autres femmes qui étaient ou passaient par ces situations elles aussi, et qui s’en étaient bien sorties. Cela m’a aidée à rester positive et c’est le message que je désire faire passer : c’est possible !

Au sein de l’ULiège, quelles sont les autres chercheuses qui vous inspirent ou dont vous voudriez simplement citer le nom ?

Les chercheuses de mon équipe ! Certaines viennent de Belgique, d’autres viennent parfois de très loin. Elles m’épatent toutes par leur travail consciencieux, leur grande capacité analytique et leur dévouement. J’espère pouvoir les mener le plus loin possible et les aider à s’épanouir dans leur vie de chercheuses. Elles méritent amplement que je leur dédie la Journée internationale des femmes et filles de science !

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Mes thématiques de recherche concernent l’impact de l’alimentation sur le microbiote intestinal. Les projets de recherche en cours dans mon laboratoire se concentrent, par exemple, sur l’effet potentiel des additifs alimentaires sur la composition bactérienne de notre tube digestif et le développement d’une maladie inflammatoire. D’autres projets visent à identifier des ingrédients alimentaires capables d’induire la production de métabolites améliorant la santé intestinale ou la santé mentale. Enfin, un autre projet vise à trouver des alternatives aux antibiotiques, notamment dans le cadre de maladies intestinales. Nous disposons de modèles digestifs au sein du laboratoire qui nous permettent d’étudier tous ces aspects, tant au niveau humain qu’animal et les idées de projet ne manquent pas !

Du point de vue professionnel, où vous voyez-vous dans 10 ans ?

J’aimerais continuer à maintenir et développer mes collaborations au niveau international. Dans ce contexte et si l’occasion se présente, je me verrais bien réaliser un séjour de recherche à l’étranger dans les prochaines années.

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