Fabienne Glowacz est  Professeure à la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l'Education de l'Université de Liège. Titulaire d'un doctorat en psychologie, Fabienne Glowacz est directrice de l'unité de recherche ARCh (Adaptation, Résilience et CHangements) et responsable du service de psychologie clinique de la délinquance. Membre du FERULiège, Fabienne Glowacz concentre ses recherches dans les domaines de la psychologie de la délinquance,des inadaptations sociales et des processus d'insertion.

Qu’évoque pour vous la Journée internationale des femmes et filles de science ?

Révélatrice de la nécessité de rendre compte des inégalités de genre qui marquent le monde de la recherche scientifique ET en même temps un booster pour stimuler la participation des femmes et des filles notamment dans les domaines scientifiques.

Chercheuse-chercheur, même parcours ?

Depuis le début de ma carrière, je suis déterminée à évoluer avec plusieurs ancrages professionnels qui sont restés en constante interaction durant toute ma trajectoire:  la clinique, la recherche, l’enseignement. La pratique clinique en tant que psychologue clinicienne et expert psycho-judiciaire près des Tribunaux, et la recherche dans les domaines des violences interpersonnelles. Ma carrière scientifique a débuté il y a 30 ans, en sciences sociales, avec une étude sur l’inceste et les abus sexuels. Un projet qui a certainement marqué mon identité et orienté mes intérêts de recherche que je poursuis en psychologie avec un souci d’y inscrire la pluridisciplinarité qui, pour moi, ouvre à l’approche de la complexité du réel.v

Dans ma discipline, plus globalement en sciences humaines, les étudiantes et les chercheuses sont majoritaires… Envie de voir des parcours de chercheurs et de chercheuses qui se croisent et s’enrichissent…  mais avec le constat de parcours plus diversifiés et discontinus pour les chercheuses.

Au sein de l’ULiège, quelles sont les autres chercheuses qui vous inspirent ou dont vous voudriez simplement citer le nom ?

Un nom, une voix, un certain rapport à la science et des travaux me vient en tête, celui de Vinciane Despret. D’autre part, celles qui m’inspirent au quotidien, mes chercheuses qui sont pour moi sources d’inspiration

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Je viens de démarrer un nouveau projet pluridisciplinaire subventionné par la politique scientifique belge (Belspo) intitulé "Les violences entre partenaires intimes pendant et après la crise Covid (IPV-DACOVID)" que je coordonne et qui vise à analyser les dynamiques de violences pendant la crise, ainsi que les innovations en termes de politiques publiques et criminelles dans ce domaine. Ce qui rejoint un autre projet plus global entamé au début de la crise Covid sur l’impact au niveau de la santé mentale de la population. La crise pandémique est un terrain d’observation unique sur le fonctionnement humain et les institutions, elle a visibilisé, exacerbé et transformé la vie en société, et nous apprend qui nous sommes et ne sommes pas, et où nous sommes. Par ailleurs, je poursuis les recherches sur la délinquance des jeunes, les violences sexuelles et sexistes. Plus précisément, mes recherches et celles de mes doctorantes sont centrées sur les processus de sortie des dynamiques de violences, ce que l’on nomme désistance. Autre recherche en cours, l’évaluation des nouveaux dispositifs des soins psychologiques en Belgique.

Du point de vue professionnel, où vous voyez-vous dans 10 ans ?

Comme ayant concrétisé les nombreux projets (de recherche) que j’ai encore en tête, toujours et encore animée par le désir d’insuffler la curiosité, le doute et la motivation, l’envie d’aller plus loin

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