Le 2e congrès de la chaire Mukwege de l’ULiège (chaire sur « La violence faite aux femmes et aux filles dans les conflits ») s’est tenu du 1er au 3 novembre 2022 à Bukavu en République Démocratique du Congo dans la région des grands lacs alors qu’un peu plus haut, au Nord Kivu, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) se sont emparés de deux villes stratégiques, Kiwanja centre et Rutshuru.
La peur et la colère de la population ont conduit à l’organisation d’une manifestation pacifique le mardi 2 novembre dans la ville de Bukavu. Peur du retour des exactions perpétrées par les groupes armés et colère devant l’incapacité de l’armée congolaise d’enrayer le mouvement par manque de moyens. L’ONU et les États-Unis ont fermement condamné la reprise des combats.
Le thème du congrès est la réparation en faveur des victimes des violences sexuelles et basées sur le genre. Le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix, en a fait son combat. Le congrès a lieu à Bukavu, à l’Université Évangélique en Afrique (UEA), située à côté de l’Hôpital de Panzi , là où le Dr Mukwege et son équipe réparent les femmes et les enfants victimes des viols et des violences sexuelles. Ces pratiques abominables posent la question de la prévention de ces violences et de leurs origines mais aussi de leur réparation tant médicale que psychologique, socio-économique et juridique. 400 personnes participent au congrès. La rectrice de l’ULiège, Anne-Sophie Nyssen, ainsi que les professeures Véronique De Keyser et Adélaïde Blavier, respectivement présidente et coordinatrice de la Chaire, ont fait le déplacement pour ouvrir le congrès en présence du Dr Mukwege et du recteur de l’UEA. Le congrès se penche sur cette problématique de façon interdisciplinaire. La communauté scientifique a profité de la présence du Dr Mukwege sur place pour soutenir fermement la lutte contre les exactions perpétrées par les groupes armés.
La Chaire internationale sur « La violence faite aux femmes et aux filles dans les conflits », en abrégé « Chaire Mukwege » a été créée en 2018 par l’Université de Liège en concertation avec le Dr Denis Mukwege. Initiée par la professeure émérite (ULiège) et ex-députée européenne Véronique De Keyser, la chaire vise à développer les recherches interdisciplinaires dans le domaine des violences sexuelles à l’égard des femmes et à fédérer sur cette thématique les connaissances de différents partenaires et universités dans le monde.
La Chaire Mukwege est attachée au Centre d’Expertise en Psychotraumatismes et Psychologie légale, dirigé par le Pr Adélaïde Blavier à l’Université de Liège, centre avec lequel une étroite collaboration entre l’équipe de psychologues de l’Hôpital de Panzi et l’Asbl Les Enfants de Panzi et d’Ailleurs s’est nouée avec l’appui du CHU de Liège.
L’objectif de la Chaire Mukwege est de créer un réseau international de recherches sur le thème des violences sexuelles subies par les femmes en situation de conflits. La Chaire Mukwege entend promouvoir des recherches transversales et développer les connaissances afin de mieux appréhender tant la prévention que le suivi des femmes victimes de violences sexuelles. La cérémonie d’ouverture du premier congrès de la Chaire Mukwege s’était déroulée le 13 novembre 2019 à l’Université de Liège en présence de Sa Majesté la Reine.
Du 17 novembre au 23 décembre 2022
Hall d’entrée du Bâtiment central, place du 20-Août 7, Liège
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« Faire face à l’inhumain. Autour du Docteur Denis Mukwege », par Véronique De Keyser et Adélaïde Blavier (dir.), Presses Universitaires de Liège, collection « Maison des Sciences de l’Homme », Liège, 2022. |
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