Faculté des Sciences Appliquées

Pression maximale sur les viaducs


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Les viaducs wallons sont-ils toujours en bon état et sûrs ? Plus de 50 ans après la construction de nombre d’entre eux, sont-ils toujours résistants et adaptés à un trafic routier plus dense et qui accueille des véhicules et des camions plus lourds ? C’est pour répondre à ces questions que le Service Public de Wallonie (SPW) a confié une mission technique à une équipe de chercheurs et ingénieurs civils appartenant à l’UHasselt, à l’ULB, SECO et l’ULiège.

Trois poutres de 30 mètres de long et 2 mètres de hauteur venant du viaduc d’Huccorgne, sur la E42 entre Liège et Namur, actuellement en réfection, ont été acheminées en février dernier au Centre d’Application Béton et Construction de l’UHasselt, un centre de recherche et d’essais adapté à des analyses sur des éléments de construction de grande dimension.

« Nous avons effectué des essais de force de cisaillement sur les trois poutres de pont en béton, en appliquant des forces allant jusqu’à près de 300 tonnes par le haut à l’aide d’un verin. Les poutres sont équipées de 52 capteurs différents afin d’obtenir des informations sur la fissuration et la résistance résiduelle. Les mises sous pression ont été réalisées à des endroits différents à chaque fois, à 5,5 mètres, 9 mètres et 12 mètres du point d’appui », explique le Hervé Degée, professeur en ingénierie des constructions à l’UHasselt, ingénieur civil et docteur en sciences de l’ingénieur diplômé de l’ULiège.

Ce 2 mai 2023, des mesures de résistance étaient effectuées sur la dernière des trois poutres, au plus proche du point d’appui, à 5,5 mètres. La poutre a résisté à une pression de 270 tonnes, elle ne s’est pas cassée en deux (au contraire du test à 12 mètres avec une pression de 210 tonnes) malgré des fissurations apparues en de multiples endroits sur la poutre.

« Ces tests démontrent que ces poutres ne subissaient pas de dégradations majeures plus de 50 ans après leur construction », constate Boyan Mihaylov, professeur à la Faculté des Sciences appliquées de l’ULiège (Structures en béton, UR Urban and Environmental Engineering), associé à cette campagne de tests.

Avec ses collègues de l’ULB, le Pr Mihaylov a établi des modèles virtuels pour cartographier théoriquement l’état du patrimoine wallon des viaducs. « Ces mesures en situation réelle nous permettent de vérifier la pertinence de nos modèles, et les résultats nous montrent que ceux-ci s’avèrent très proches des tests de résistance sur des structures réelles. C’est important car cela va nous permettre d’indiquer aux autorités publiques wallonnes si des poutres similaires installées sur des viaducs existants répondent encore aux exigences ou doivent être réparées ou remplacées. »

Contact

Pr Boyan Mihaylov

Pr Hervé Degée

 
Crédit photo : ©UHasselt

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