Docteur honoris causa

Hommage à Robert Badinter, un homme de science et de conscience


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Robert BADINTER s'est éteint durant la nuit du 8 au 9 février. En mars 2000, l'Université de Liège avait eu l'honneur d'accueillir le père de la loi française abolissant la peine de mort, à l'occasion de la remise des insignes de docteur honoris causa.

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obert Badinter avait reçu les insignes de docteur honoris causa de l’ULiège le 22 mars 2000, à l’initiative de la Faculté de droit et de son Doyen, le Pr Georges de Leval. Ce fut l'occasion de mettre à l'honneur le professeur de droit (Université de Paris 1), ancien Garde des Sceaux (Ministre de la Justice) et ancien président du Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction française.

Devant l’auditoire de l’ULiège, Robert Badinter avait livré ses commentaires à la fois inspirés, expérimentés et éloquents sur l'émergence d'un droit commun européen. Des commentaires qui avaient illustré, une nouvelle fois, les idéaux qui guidaient toute l'action de Robert Badinter depuis de nombreuses années.

Homme de science et de conscience, Robert Badinter est surtout connu du grand public pour être le père de la loi française abolissant la peine de mort, son "ennemie intime". Fidèle à ses engagements, Robert Badinter a d'ailleurs lutté avec d'autres aux côtés des condamnés à mort américains aux noms tristement célèbres : Karla Tucker, Odell Barnes, Betty Lou Beets.

Figure incontournable de la politique française dans les années 80, il en est aussi une des plus atypiques, décrit comme un "intellectuel en politique" : on lui doit une liste impressionnante de traités savants sur le droit mais aussi sur des sujets les plus divers (dont une biographie remarquée de Condorcet).

Expert et grand défenseur de la conciliation et de l'arbitrage international, Robert Badinter a collaboré, après la chute du Mur de Berlin, à la rédaction de plusieurs constitutions d'anciens pays d'Europe de l'Est. Il a également assumé la présidence de la Cour européenne de conciliation et d'arbitrage de Genève, de même que la Commission d'arbitrage de la Communauté européenne pour l'ex-Yougoslavie. Il n’a jamais cessé de militer pour une justice pénale internationale et la promotion des droits de l'homme.

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