Cinq candidat·es répondent aux questions de la communauté ULiège
Des représentant·es politiques sont venus ce 19 avril à la rencontre de la communauté ULiège pour débattre de thèmes liés à la vie universitaire, en vue des élections.
Université publique ouverte sur le monde et ancrée dans le développement scientifique, culturel et économique de sa région, l'ULiège s'appuie sur ses trois piliers : l'enseignement, la recherche et l'engagement citoyen.
L'ULiège forme des citoyens responsables, dotés de connaissances de pointe et d'un esprit critique, capables de partager les savoirs et de faire progresser un monde de plus en plus complexe.
L'ULiège développe et valorise une recherche d’excellence, pluridisciplinaire et en prise directe avec ses enseignements.
L’ouverture au monde est au cœur des priorités de l’Université de Liège. L’institution propose de nombreuses formules de mobilité internationale tant à ses étudiants qu’à ses chercheurs et son personnel, permettant ainsi à chacun de renforcer ses compétences transversales et sa connaissance des langues.
L'ULiège : une expérience à vivre au quotidien. Implantée dans 3 villes et 4 campus, l'université est un acteur incontournable en termes d'environnement et de mobilité.
"Ce discours de rentrée, je l’ai divisé en trois parties. Je m’adresserai d’abord à la communauté universitaire, ensuite à notre entourage immédiat, ville, région et pays, et enfin au monde."
À
la communauté universitaire, j’adresse d’abord mes remerciements pour la confiance qui m’est faite. Elle n’a certes pas été électoralement unanime, mais ce qui comptera est celle que je pourrai et veux construire, jour après jour, au cours des quatre prochaines années. Mes remerciements vont aussi, à ceux qui m’ont accompagné jusqu’ici et à tous ceux qui m’aideront dans la lourde tâche de conduire notre institution.
Heureusement, même s’il y a des nuances dans les avis au sein de la communauté universitaire, l’accord est assez unanime sur quelques caractéristiques essentielles : le renforcement mutuel entre recherche et enseignement, un enseignement qui transmet plus que des compétences pointues, une recherche de qualité intégrée dans les réseaux mondiaux, une forte interaction avec notre environnement proche, que ce soit dans les domaines scientifiques, technologiques, industriels, culturels ou du débat des idées.
Pour le baliser, il faut d’abord s’imprégner du fait qu’une grande université se construit non seulement avec des moyens, mais surtout avec des femmes et des hommes passionnés par la recherche et l’enseignement à qui l’on laisse une grande liberté pour développer leurs activités. La recette est donc relativement simple : il faut avant tout veiller à la qualité de nos recrutements et offrir un environnement qui permette à chacun de développer au mieux ses activités.
Il n’y a rien de mystérieux à un recrutement de qualité : une procédure ouverte, rigoureuse et transparente, ce qui est déjà la règle générale. Cela implique aussi d’annoncer nos postes suffisamment tôt, d’en faire une publicité large, cela contribue aussi à nous faire connaître, et tenir compte du calendrier international des recrutements. Ne sous-estimons pas notre attractivité, d’autant plus que l’Amérique de Trump et le Brexit sont pour nous de tragiques atouts.
Offrir un environnement de qualité est moins immédiat et dépend assez directement de comment notre université fonctionne et utilise ses moyens. Ici, je dirais sans ambiguïté que l’on peut mieux faire. Mon but n’est certainement pas de réformer une fois de plus nos structures, car chaque réforme crée incertitudes et perturbations. Nous commencerons par faire mieux fonctionner ce qui existe. Voici quelques exemples :
Des principes de bonne pratique certes, mais où est la stratégie ? D’abord un fonctionnement harmonieux qui permet à chacun de travailler dans de bonnes conditions est déjà un objectif stratégique. Pour une université, comme pour une entreprise, une région ou un pays, une gestion cohérente et efficace est une condition indispensable du succès. Ensuite, une stratégie consiste à se focaliser sur un nombre limité d’objectifs particuliers qui contribue à notre objectif général. En voici quelques prioritaires :
Si je me tourne maintenant vers notre région. Mon premier message est de rappeler ce à quoi nous contribuons.
Présents à travers le monde, ils nourrissent notre réseau économique. Tout aussi crucial, Ils sont fondateurs d’entreprises et ont ainsi beaucoup apporté à la reconversion et au développement de notre Région. De même, notre recherche aide les entreprises existantes à innover et à se développer. Et, n’oublions pas que l’Université et son institution sœur, le CHU, sont de très gros employeurs locaux.
Mon deuxième message concerne ce que nous attendons de la Région et des autres niveaux de pouvoir dont nous dépendons. Au risque de vous surprendre, je ne parlerai pas de moyens financiers. Il y aura pour cela d’autres occasions, mais aujourd’hui je veux aborder un autre thème :
La façon dont notre enseignement doit être organisé et géré est minutieusement décrite dans une série de décrets régulièrement revus. Les objectifs sont globalement défendables, mais le tout est tellement complexe que rares sont ceux qui s’y retrouvent. L’effort que cela demande à notre personnel est lourd, au point qu’une aide spécifique nous est accordée pour nous soutenir dans la gestion des règles qui nous sont imposées.
Une autre conséquence est que nos étudiants reçoivent des messages brouillés sur leur situation dans le parcours universitaire, au point que certains se retrouvent sans s’y attendre dans la délicate situation d’être « non-finançables », ce qui compromet sévèrement leur possibilité de poursuivre leur formation dans l’enseignement supérieur.
Nous recevons des financements dédicacés dont le but est de régler des problèmes particuliers, par exemple les difficultés de début de parcours ou la coopération entre universités et haute-école. Des intentions louables, mais un chemin vers un enfer de complexité. Et, je n’aborderai pas aujourd’hui le décret en préparation sur la formation initiale des enseignants.
Que la recherche contribue au développement régional est largement reconnu. La tentation est alors de vouloir accélérer et amplifier le processus en prescrivant de plus en plus précisément qu’un financement de recherche doit avoir pour effet un impact économique mesurable. La conséquence est soit que le caractère innovant des projets est réduit par prudence, soit que l’on tombe dans une présentation imprudemment optimiste. Dans les deux cas, on reste en deçà de notre vrai potentiel. La collaboration avec les entreprises est très positive, a toute sa place et est mutuellement bénéfique, mais n’en sur-prescrivons pas les modalités.
Le FNRS a fort heureusement comme slogan « La liberté de chercher » et en a montré toute la valeur depuis 90 ans. Préservons ce joyaux de la prolifération des règles et contraintes.
Au début de mon intervention, j’ai insisté sur l’importance de laisser nos enseignants et chercheurs libres de développer leurs activités dans de bonnes conditions. La même règle d’or s’applique aux interactions entre un pouvoir et ses universités : soutien et contraintes légères sont une recette quasi miraculeuse de succès.
Mais, pour que le message passe et se renforce, il faut qu’il soit porté par chacun d’entre nous. Cela nous ramène à mes premières considérations plus internes. Si nos chercheurs sentent que notre université fonctionne bien, ils en vanteront les mérites avec convictions lorsqu’ils voyagent. Nous entrons alors dans une boucle positive où notre réputation se développe, ce qui améliore notre attractivité, ce qui augmente nos possibilités de recrutement… et l’effet se renforce. Sans en faire un objectif, c’est ainsi que nous monterons dans les fameux rankings.
Pour terminer, je voudrais dire un mot de nos étudiants et chercheurs internationaux. Nous en avons accueillis tout au long de notre histoire, plus à certaines époques qu’à d’autres. Cela a toujours été très positif tant pour l’institution, que ses étudiants et la région.
Je l’ai vécu comme étudiant ici et ailleurs et, si je suis devant vous ce soir, c’est pour que nous travaillions ensemble pour l’offrir aux générations qui nous suivent.
Pierre Wolper
Le 23 octobre 2018
Des représentant·es politiques sont venus ce 19 avril à la rencontre de la communauté ULiège pour débattre de thèmes liés à la vie universitaire, en vue des élections.
À l’issue du second tour de l’élection rectorale, organisé ces 10 et 11 mai, Mme Anne-Sophie NYSSEN a été élue rectrice de l’Université de Liège en obtenant 52,024% des suffrages exprimés pondérés.
Élu·e au suffrage universel pondéré par la communauté universitaire, le prochain recteur ou la prochaine rectrice de l’ULiège prendra ses fonctions pour un mandat de 4 ans à partir du 1er octobre 2022.
À l’issue du 4e et dernier tour de l’élection rectorale, organisé ces 9 et 10 octobre, M. Pierre Wolper a été élu recteur de l’Université de Liège.
Aucun candidat n’ayant atteint au moins 50% des suffrages pondérés au 3e tour, un 4e tour est organisé les mardi 9 et mercredi 10 octobre entre les deux candidats ayant recueilli le plus de voix, à savoir M. Pierre WOLPER et M. Éric PIRARD.