L’Université de Liège a signé ce 23 novembre 2022 la Charte Numérique Responsable lors de la cérémonie du Belgian Institute for Sustainable IT (ISIT-BE) organisée à la Solvay Business School à Bruxelles. Le Pr Félix Scholtes, conseiller de la Rectrice à la sobriété numérique, représentait l’ULiège à cette occasion.
Près de 400 organisations dans six pays européens s’engagent jusqu’à présent pour un numérique plus inclusif, plus éthique et plus respectueux de l’environnement.
En Belgique, l’ULiège rejoint ainsi de grandes entreprises comme Belfius, Luminus, Accenture, Ageas, UCB, Proximus, Umicore, ou encore ainsi des administrations de la Région de Bruxelles-Capitale, le CETIC, la Ville de Charleroi, la Croix-Rouge de Belgique et d’autres universités.
HEC Liège est un signataire de la première heure de la charte. En prélude à la manifestation, le deuxième volume des Cahiers du Digital, consacré au Numérique Responsable, édité par HEC Liège Digital Lab en collaboration avec l'ISIT-BE, a été présenté.
Les Cahiers du Digital
4 questions au Pr Félix Scholtes
Pourquoi est-ce important pour l’ULiège de signer la Charte maintenant ?
Cette signature formalise l'engagement pris par la Rectrice et notre équipe rectorale pour un numérique responsable à l'ULiège. C'est l'unique charte dans ce domaine. Elle a été signée par 398 organisations et entreprises (1.892.000 employés concernés au total), dont la KULeuven, l'UCLouvain et l'ULB, ainsi que HEC Liège déjà l'année passée. C'est donc un acte symbolique important dans les démarches de transition centrales au programme de notre équipe.
Qu’est-ce que cela implique pour l’ULiège de rejoindre le groupe des entreprises et organisations signataires de la Charte ?
Après avoir signé la charte, nous allons effectivement entamer les démarches pour rejoindre l'ISIT (Institute for Sustainable IT, la branche belge de l'Institut du Numérique Responsable). C'est d'une part une fabuleuse opportunité de mise en réseau : on pourra bénéficier des expertises déjà construites et des expériences vécues ailleurs et collaborer avec divers acteurs déjà engagés dans cette démarche. D'autre part, l'ISIT met à disposition de ses membres une série d'outils pertinents, permettant aux organisations d'atteindre — en autonomie et de manière adaptée à leurs spécificités — une plus importante maturité informatique : l’efficacité qui va de pair avec la gestion de l'empreinte écologique, cruciale.
Quelle est votre conception de la sobriété numérique ?
C'est une excellente question à ce stade, où le terme sobriété est mis en avant de diverses manières... Ma conception est basée sur une vision personnelle très positive de la sobriété en soi : elle fait référence à la puissance de la créativité humaine dans une situation de contrainte. Plus concrètement, à l'ULiège, pour moi, la sobriété numérique correspond donc à une allocation raisonnée et responsable des ressources, par essence limitées, qui permette de valoriser, de maintenir et de développer ces usages qui apportent le plus de bénéfice à notre université et à ses acteurs.
Quelles sont les prochaines étapes de l’ULiège en soutien à cet objectif de sobriété numérique ?
- Une étape clé est la communication sur l'enjeu et les bénéfices de la démarche. Par exemple : comme pour beaucoup d'autres aspects de notre vie moderne, nous ne percevons que difficilement « l'empreinte » relative de nos divers usages. Autre exemple : les usages numériques responsables ont énormément de co-bénéfices, en termes d'efficacité et de qualité de vie...
- Une autre étape prévue est l'identification de mesures de type « quick win » qui n'ont parfois aucun impact péjoratif sur l'utilisateur et qui peuvent être implémentées rapidement, avec des gains d'efficacité pour les « utilisateurs » et des progrès dans l'utilisation de la technologie.
- Enfin, il faut, dès maintenant, s'atteler à un état des lieux fouillé et précis de notre écosystème informatique local. Cela établira une base indispensable pour une véritable stratégie numérique responsable qui s'intègre dans la stratégie institutionnelle (informatique/numérique et de durabilité). Ce travail de fond prendra évidemment un certain temps, mais nous amènera vers cette maturité informatique institutionnelle, illustrant ainsi la pertinence de la signature de la charte et de la mise en réseau avec l'ISIT.
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