Enseignement

Les étudiants du Master en Sciences Spatiales à la découverte du télescope TRAPPIST-Nord

Faculté des Sciences


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© Crédits photos E. Jehin et M. Aru

« Avoir des étoiles plein les yeux » une expression vécue au sens propre comme au figuré lorsque l’on demande aux étudiants du Master en Sciences Spatiales ce qu’ils ont pensé de leurs 5 nuits passées à observer le ciel grâce au télescope TRAPPIST-Nord.

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es 17 étudiants de Master ont en effet pu investir l’Observatoire d’Oukaimeden situé à 50 km au sud de Marrakech dans les montagnes du Haut Atlas à 2750 m d’altitude, dans le cadre du cours "Astrophysical observations" d'Emmanuel Jehin, chercheur et professeur en Astrophysique à l'Université de Liège.

Des infrastructures uniques

Exploité par l'Université Cadi Ayyad, l’Observatoire d'Oukaimeden a été inauguré en 2007 au sein d’une zone géographique stratégique semi-désertique avec 250 nuits claires par an. Des conditions atmosphériques idéales dont ont pu jouir les étudiants lors de leur voyage organisé du 9 au 14 mars. C'est sur ce site exceptionnel qu'est implanté le télescope TRAPPIST-Nord, le second télescope robotique de l'Université de Liège (le premier se situe au Chili). Ce couple de télescopes est à l'origine de la découverte du système exoplanétaire TRAPPIST-1 révélé lors d'une conférence de presse à la NASA en février 2017.

La pratique au coeur du cursus

L'objectif de ce voyage de terrain était que les étudiants soient capable de rédiger une demande de temps d'observation incluant une justification scientifique et une étude de faisabilité technique. Pour cela, les chercheurs et les étudiants de l'ULiège disposaient, avec les télescopes TRAPPIST, de temps d'observation illimité, ce qui a permis aux étudiants de passer de nombreuses heures à scruter le ciel afin d'observer exoplanètes, astéroïdes et comètes, étoiles variables, nébuleuses et galaxies, amas… Chacun avait l’opportunité de se concentrer sur le sujet qu’il désirait.

En plus de ce travail de prise en main du télescope, d’observation, de réduction et d’analyse des données, les étudiants ont pu assister à des conférences, faire des randonnées entre les montagnes et les petits ruisseaux saisonniers, observer de magnifiques couchers de soleil mais aussi goûter à la culture et la gastronomie locale.

Une collaboration active avec des étudiants marocains

Cinq étudiants en Astrophysique de l'Université de Cadi Ayyad (Université partenaire de l'ULiège dans ce projet scientifique) se sont joints à eux sur le terrain afin de collaborer au projet et d'échanger leurs expériences. La pratique d'une langue étrangère ne représenta pas une barrière pour les étudiants puisque l'essentiel des cours du master en Sciences Spatiales est donné en anglais. Les résultats obtenus sur le terrain seront présentés publiquement à la communauté universitaire quelques semaines après leur retour en Belgique.

Astéroide géocroseur

Légende : Observation de l'astéroïde géocroiseur 2017 VR12 le 15 mars à une distance de seulement trois fois celle de la lune, dont la taille est estimée à 250m. Il se déplace rapidement de gauche à droite devant le fond étoilé sur cette animation qui en temps réel dure 15 minutes.
Copyright : Byttebier Coralie, Chavet Quentin et Jehin Emmanuel

102 Maroc

 

Ci-dessous, une sélection des témoignages rapportés par les étudiants à propos du voyage, de la formation, de leur parcours mais également de la vie à l'Université :

 

"J'ai découvert à quoi ressemblait une journée type d'astronome professionnel."

"L'Université de Liège est la seule université francophone en Belgique à proposer une formation reprenant tous les champs d’investigation des Sciences Spatiales (l’astrophysique, la cosmologie, la planétologie…). Notre professeur a parfaitement organisé notre voyage afin que nous obtenions des résultats pour nos projets. Nous formions un groupe solide avant notre départ et, grâce à notre collaboration et à notre entêtement, nous avons atteint les objectifs fixés.

Ce voyage m’a permis de vivre une expérience sur le terrain, j’ai découvert à quoi ressemblait une journée type d’astronome professionnel. Le contenu de ces 5 jours en fait probablement le cours qui m’aura le plus plongé au coeur du métier.

L’astronomie me fascine depuis mon enfance, mon père m’a offert un livre sur le système solaire. En grandissant, j’ai réalisé que ma passion était réelle, d’autant que j’ai découvert de nouveaux aspects de ce domaine, notamment en m’inscrivant à des stages d’été à l’adolescence. Les Sciences spatiales étaient le meilleur des choix pour suivre mes rêves car elles s’intéressent à énormément de phénomènes dans un large éventail de sujets. De plus, aujourd'hui plus que jamais, tous ces mystères doivent être résolus.

Alexis Q.


 

"C'était la première fois que je voyais si distinctement la Voie lactée."

"Le plus drôle dans ce voyage, c'est que, parfois, nous étions tellement concentrés dans notre travail que nous oublions de profiter du paysage à l'extérieur. Heureusement, il y avait toujours un étudiant ou un enseignant qui passait le nez dehors et revenait en courant pour nous dire d'arrêter de travailler et d'aller voir le coucher de soleil ou le beau ciel. L'image que je garderai à l'esprit pendant des années est le beau ciel nocturne étoilé que je n'avais jamais vu en Belgique à cause de la pollution lumineuse. C'était la première fois que je voyais si distinctement la Voie lactée. Nous pouvons dire que nous sommes revenus avec des étoiles plein les yeux.

L’ULiège a une excellente réputation en physique expérimentale et en mathématiques. Le Master en Sciences Spatiales peut notamment être fait après un Bachelier en physique. De plus, le Sart-Tilman est un domaine boisé et paisible. J'apprécie particulièrement cet environnement de travail. Autant de raisons pour lesquelles j'ai choisi cette université.

Quand je suis arrivée en master, la seule constellation que je connaissais était Ursa Major, je n'avais jamais appris à utiliser un télescope, je ne savais rien en dehors de notre système solaire... Maintenant, j'aime travailler sur les galaxies spirales, découvrir comment fonctionnent les étoiles, apprendre à réduire et analyser les données. À mon avis, le profil d'un futur étudiant en sciences spatiales devrait être quelqu'un qui est heureux de savoir qu'il y a tant de choses à apprendre, mais encore plus de questions encore sans réponse."

Lyne V.


 

"Nous apprenions à préparer des plans d'observation et à analyser des données, ainsi qu'à prendre soin d'un télescope."

"Vivre comme un astronome pendant quelques jours était vraiment excitant. Nous apprenions à préparer des plans d'observation et à analyser les données ainsi qu'à prendre soin d'un télescope. Les paysages sont magnifiques, les gens sont très amicaux et le ciel nocturne est si beau au Maroc. Mais la cuisine marocaine était vraiment une découverte pour moi, elle était si savoureuse que j’ai faim rien qu'en y pensant !

Je me suis d'abord intéressé à l'ingénierie et c'est pourquoi je suis venu à Liège. Mais après avoir terminé mon bachelier, j'ai réalisé que je voulais vraiment étudier les sciences spatiales. Depuis que je suis enfant, je regarde le ciel la nuit, me demandant ce qu'il y a là-haut. De plus, l'espace est encore plein de mystères, n'attendant que d'être découverts ! Un environnement parfait pour quelqu'un d'aussi curieux que moi. Liège est une ville sympa pour un étudiant : toujours en mouvement, avec beaucoup d'endroits pour se distraire avec des amis, pour faire du sport ou simplement pour respirer en marchant. Vous pouvez vous rendre à presque tous les endroits directement en bus.

Un avantage important, par rapport à d'autres masters, est que nous pouvons choisir librement notre cursus complet. De nombreux enseignements sont proposés dans tous les domaines des Sciences Spatiales. Certains sont davantage liés à la Terre, d'autres aux étoiles et galaxies et même à la météorologie. De cette façon, nous pouvons vraiment être spécialisés dans un domaine ou choisir des cours multidisciplinaires. Le nombre restreint d'étudiants nous permet de poser fréquemment des questions aux enseignants et d'obtenir la réponse assez rapidement."

Vincent B.

 

Le Master en Sciences Spatiales

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Master en Sciences Spatiales - À la découverte de TRAPPIST-Nord - 9/03 au 14/03/18

Les 17 étudiants du master en Sciences Spatiales ont passé 5 nuits à observer le ciel grâce au télescope TRAPPIST-Nord situé à l'Observatoire d'Oukaimeden au Maroc. Cette vidéo réalisée par l'un des étudiants, reprend les moments forts de ce voyage de recherche organisé par le chercheur et professeur en Astrophysique Emmanuel Jehin.

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